[Pièce n°2534]. Napoléon au roi de Saxe. Leipzig 19 octobre 1813.
J’envoie à Sa Majesté le bataillon saxon de ma Garde pour qu’Elle ait ans cette journée autour d’Elle quelques-unes de ses troupes qui puissent servir de garde à sa famille. J’ai chargé le général Gersdorff de lui réitérer l’assurance de tous mes sentiments qui sont inébranlables et de la peine que j’éprouve des embarras où elle va se trouver. Je prie Votre Majesté de dire où Elle ca se trouver. Je prie Votre majesté de dire à la reine et à la princesse que j’ai pensé à elles pendant la bataille d’hier et qu’elles devaient être bien inquiètes.
[Pièce n°2535]. Note au roi de Saxe. Leipzig, 19 octobre 1813.
Sa Majesté désirait que les malades français dans toute la Saxe ne fussent pas prisonniers de guerre. On pourrait le demander en présentant que ce serait un soulagement pour la Saxe, attendu qu’on obtiendrait de la France qu’elle continuât à payer les journées à raison de 30 sous par malade. L’Empereur pense que le roi ne doit pas renoncer à la confédération ni au duché de Varsovie et renvoyer toutes les questions à la paix générale. S’il est contraint d’adhérer à la coalition, il ne doit le faire qu’avec le motif d’arriver à la paix générale en y renvoyant toutes les questions qui ne peuvent se décider qu’alors. Le roi peut se servir du prétexte de la détresse de son pays pour tâcher d’empêcher qu’on ne l’oblige à lever des troupes ; si l’on exigeait que le roi, comme duc de Varsovie, ordonnât la remise de Modlin et de Zamosc, il ne faudrait le faire qu’à la condition que les garnisons rentreraient, savoir les troupes saxonnes en Saxe et les troupes françaises en France, et ne seraient point prisonnières de guerre.
(Arthur Chuquet, « Inédits napoléoniens », Ancienne Librairie Fontemoing et Cie.- E. de Boccard Éditeur, 1914-1919, tome II, p.233).