Une lettre de l’archichancelier Cambacérès adressée à Napoléon.
[Paris] 26 mars 1814.
Sire,
Notre situation ne change point. Il n’y a pas de nouvelles de Votre Majesté. L’opinion en est alarmée, malgré toute la confiance qui se rattache à la présence de Votre Majesté.
Dans le midi, le mal s’accroît. Il ne nous vient rien que de fâcheux de Lyon, de Toulouse et de Bordeaux [Bordeaux est aux mains des royalistes, Augereau évacue Lyon où pénètre le prince de Hesse. Soult est replié sur Toulouse; la situation est en effet désastreuse]. Je craindrais d’affliger Votre Majesté en lui retraçant des faits et des renseignements qu’elle sait déjà.
L’esprit de la capitale est encore satisfaisant. Demain, le Roi [Joseph] se prépare à une grande revue de la Garde nationale. Cette disposition ne peut être qu’utile.
(« Cambacérès. Lettres inédites à Napoléon. Tome II, 1808-1814 », Klincksieck, 1973, p.1142, lettre n°1394).