Extrait d’un rapport en date du 22 avril 1814 et rédigé par le comte Anglès.
« Les renseignements parvenus au Ministère de la Police générale portent que la Garde Impériale qui occupe toute la route, depuis Nevers jusqu’à Fontainebleau, est dans l’attitude la plus menaçante et continue à se montrer dévouée à Napoléon. La division de cette troupe en un corps moins nombreux, sa répartition dans des garnisons éloignées de la Capitale, sont des points bien importants qui doivent fixer l’attention continuelle du Ministre de la Guerre […] On m’a rapporté ce propos que Bonaparte aurait plusieurs fois tenu à son secrétaire, avant son départ de Fontainebleau : « C’est un f… pays que l’île d’Elbe, mais j’aime mieux y mourir que de signer les propositions de paix que l’on me proposait ! »
Georges Firmin-Didot, « Royauté ou Empire. La France en 1814. D’après les rapports inédits du comte Anglès », Maison Didot, Firmin-Didot et Cie Éditeurs, s.d. [1897]. Au début de la première Restauration, le comte Anglès (1778-1828) est nommé par Louis XVIII « Commissaire du gouvernement provisoire à la police générale de la police du Royaume par intérim », dépendant du comte Beugnot, ministre de l’Intérieur. En décembre 1814, Anglès prend définitivement la Direction de la Police du Royaume, par suite de la nomination de Beugnot comme ministre de la Marine. Durant les Cent-Jours, il suit Louis XVIII à Gand, en Belgique.