« Dans le monde, on continue à parler beaucoup des conditions futures de la paix ; celles de l’armistice inquiètent en faisant présumer que les puissances alliées ne traiteront pas la France avec la générosité qu’elles avaient annoncée. Les Français, qui ont souffert si longtemps de guerres interminables dans lesquelles ils ont presque toujours été victorieuse, ne comprennent pas dans quel état d’épuisement Bonaparte les a laissés et ne peuvent s’accoutumer à l’idée de n’obtenir aucun accroissement de territoire et d’être soumis aux limites de 1789 ; on craint, que, si les Alliés prescrivent des conditions trop dures, la guerre ne se rallume avant quelques années. »
Georges Firmin-Didot, « Royauté ou Empire. La France en 1814. D’après les rapports inédits du comte Anglès », Maison Didot, Firmin-Didot et Cie Éditeurs, s.d. [1897], pp.9-10, en date du 29 avril 1814.
Au début de la première Restauration, le comte Anglès (1778-1828) est nommé par Louis XVIII « Commissaire du gouvernement provisoire à la police générale de la police du Royaume par intérim », dépendant du comte Beugnot, ministre de l’Intérieur. En décembre 1814, Anglès prend définitivement la Direction de la Police du Royaume, par suite de la nomination de Beugnot comme ministre de la Marine. Durant les Cent-Jours, il suit Louis XVIII à Gand, en Belgique.