Lorsque Napoléon arrive à l’île d’Elbe pour ses trois-cents jours d’exil, Jobit, capitaine le 18 thermidor an VI et chevalier de la Légion d’honneur le 5 septembre 1804, n’est toujours que capitaine. « Là, ce capitaine de 1ère classe au 3ème bataillon de vétérans de la Grande-Armée commande la petite garnison du fort saint-Hilaire, à Porto-Ferrajo [Portoferraio], où il a volontairement suivi l’Empereur. ». Il va donc rencontrer Napoléon plusieurs fois. Une fois, vers mai 1814, alors qu’il a été invité par l’Empereur en son palais de Portoferraio pour un dîner en l’honneur de la princesse Pauline, il fait appeler Jobit afin de parler quelques instants avec lui :
« -Êtes-vous content ?
-Oui, Sire.
…Et comme je voyais l’Empereur très gai, j’ajoutai dans un souffle, à son oreille :
-Comment, Sire, ne serions-nous pas contents, nous qui sommes mariés depuis notre débarquement dans l’île ?
-Comment mariés ! dit l’Empereur.
-Oui, Sire. Les insulaires elboises, comme Votre Majesté a dû le constater, sont admirables, en vérité les plus belles femmes du monde ! Chacun de nous les « loue » tant par mois à leurs parents. Les commandants paient 25 francs, les capitaines, comme moi, seulement 18, et les lieutenants-comme mon camarade ici présent-seulement 12 ; mais nous leur donnons campo [champ libre ?] les samedis et les dimanches qu’elles vont passer dans leurs familles.
L’Empereur sourit, puis chuchota, car Son Altesse la princesse Pauline s’avançait vers nous :
-Mais vous sont-elles fidèles ?
-Oui, Sire, je puis assurer à Votre Majesté qu’il est bien rare de trouver un entreteneur [sic] trompé… »