Général Savary, duc de Rovigo.
Paris.- On prétend que Cambacérès, Laborde et Hulin fournissent de l’argent pour exciter les mouvements séditieux qui se manifestent depuis quelque temps parmi les ouvriers de la capitale. Mais on n’a pas pu se procurer encore la preuve matérielle de ce fait. M. Gingembre, inspecteur général de la Monnaie, M. Combe, payeur de l’armée, sont chacun signalés comme auteurs de propos exaspérés et injurieux contre le gouvernement. Le premier a dit que dans six mois les Bourbons ne régneraient plus en France. Il est étonnant que, lui connaissant de telles dispositions, on lui laisse une place importante. Un jeune homme, parent de M. Combe, a tenu au même sujet les propos les plus révoltants. On le fait surveiller.
M. le duc de Rovigo [général Savary], ancien ministre de la police, a été prévenu que sa présence à Paris n’était pas agréable. Après une longue conversation avec celui qui le remplace, il est convenu qu’il partirait, demain 18, pour la province.
(« Napoléon et la police sous la Première Restauration. D’après les rapports du comte Beugnot au roi Louis XVIII. Annotés par Eugène Welvert», R. Roger et F. Chernoviz, s.d., pp.1-2).