L’Empereur est à l’île d’Elbe depuis le début du mois de mai 1814, certes, mais le pouvoir royal si peu sûr de lui, veille au grain. Il ne s’agit pas de rappeler le souvenir de l’Usurpateur comme le souligne le comte Beugnot à Louis XVIII ! J’apprécie beaucoup ces bulletins quotidiens auxquels le grand public n’avait point connaissance et qui dépeignent assez bien le climat fragile qui régnait alors en France.
C.B.
Bulletin des 22, 23 et 24 mai 1814.
Le « Journal du débats » du 23 [mai 1814] contenait un article sur l’entrée de Napoléon dans l’île d’Elbe, et cet article a été inséré le 24 dans quelques autres journaux. Toutes les personnes attachées à la famille royale ont remarqué avec peine que l’on cherchât encore à rappeler l’attention des lecteurs sur un homme que, pour le repos de la France, on ne saurait trop tôt oublier. J’ai invité les commissaires des journaux à empêcher qu’il ne fût dorénavant parlé de Bonaparte.
(« Napoléon et la police sous la Première Restauration. D’après les rapports du comte Beugnot au roi Louis XVIII. Annotés par Eugène Welvert», R. Roger et F. Chernoviz, s.d., p.4).