Une lettre de Marie-Louise à Napoléon.
Mon cher Ami. Je suis vraiment désolée de ne pas pouvoir te donner plus souvent de mes nouvelles, et surtout de n’en pas recevoir de toi. Je profite cette fois du départ de M. de Bausset que j’envoie à Parme, pour tâcher de faire passer un petit mot, et pour te donner encore une fois l’assurance de tous les tendres sentiments qui m’attachent à toi. Tache donc, mon cher ami, de trouver un moyen de me faire passer tes lettres, j’en ai un besoin extrême, et je le sens tous les jours davantage, je suis bien triste de penser que je me rapproche de ton je n’ai pas de lettre depuis le 10 mai.
J’ai écrit à mon père [l’empereur d’Autriche] pour lui demander la permission d’être le 15 de septembre rendue à Parme, il ne peut me refuser cette permission, et j’y tiens beaucoup. Je communiquerais alors plus facilement avec toi et ma présence y est vraiment absolument nécessaire, je crois que l’on ne peut jamais être bien dans un nouvel établissement à moins de se l’arranger soi-même.
J’ai reçu de bonnes nouvelles à la santé de ton fils, je ne puis voir arriver assez tôt le moment où je pourrais le revoir, on dit qu’il devient tous les jours plus aimable. Quand pourrais-je te l’amener un jour, ce sera un beau jour que celui-là, et ton Amie n’aura jamais été aussi contente.
Je t’envoie un bulletin de ma sa
nté que M. Corvisart a rédigée ici ; je me porte infiniment mieux, les bains me font grand bien, j’en ai déjà pris 3, et je m’en vais commencer d’en prendre un tous les jours. Je me promène autant que la chaleur le permet, car elle est terrible ici, autant que le chaleur le permet, car elle est terrible ici, je crois qu’elle ne pourrait pas être plus forte à l’île d’Elbe . Je ne vois personne, j’attends la duchesse [de Montebello ?] dans trois jours. Elle doit rester tout le mois d’août avec moi, tu croiras que je ne mente pas en te disant que cela me fait grand plaisir. Je ne t’écris pas plus, je crains que ma lettre n’ait le même sort que les autres. Je t’embrasse et t’aime de tout mon cœur
Ta tendre et fidèle Amie Louise.
Aix-en-Savoie, ce 31 juillet 1814.
(« Marie-Louise et Napoléon, 1813-1814. Lettres inédites… Réunies et commentées par C.F. Palmstierna, secrétaire particulier de S.M. le Roi de Suède », Librairie Stock, s.d. [1955)pp. 266-267).
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Marie-Louise ne viendra pas à l’île d’Elbe. Et l’Empereur ne reverra jamais son fils…