Une lettre de l’archichancelier Cambacérès adressée à Napoléon.
19 septembre 1813
Sire,
Le Te Deum a été chanté ce matin à Saint-Cloud, ainsi que j’avais eu l’honneur de l’annoncer à Votre Majesté. La cour a été aussi nombreuse que le temps peut le comporter [sic]. Elle le sera encore plus ce soir.
Les articles envoyés par les ordres de V.M. à l’Impératrice seront demain dans le Moniteur. On y trouvera les détails que le public désire de savoir et qu’il craint d’apprendre.
Depuis quelques jours on se plaît à répandre qu’il y a des pourparlers avec l’Autriche. Les gens éclairés croient peu à ces bruits. On ajoute plus de créance à la mort du général Vandamme, qui est annoncée dans les papiers allemands [La rumeur n’était pas fondée].
Le duc de Feltre [général Clarke, ministre de la Guerre] et le comte de Cessac [Ministre de l’Administration de la Guerre jusqu’au 13 novembre 1813; sera remplacé, sept jours plus tard par le comte Daru], auront rendu compte à Votre Majesté des mesures qu’ils ont pris, de concert avec le Ministre du Trésor [Le comte Mollien] pour un approvisionnement extraordinaire d’armée que les circonstances pourraient rendre nécessaires, et dont il est d’une sage prévoyance de s’assurer.
(« Cambacérès. Lettres inédites à Napoléon. Tome II, avril 1808-Avril 1814. Présentation et notes par Jean Tulard », Éditions Klincksieck, 1973, Lettre n°1276, pp.1054-1055).