Mouton-Duvernet devait se rallier à Napoléon et il expia cruellement sa défection. Pourtant, lorsqu’il apprit le débarquement de l’Empereur au golfe Juan, il se prononça contre lui et il envoyait à son lieutenant, le maréchal de camp Rostolant qui commandait à Gap, la lettre suivante où il déclarait qu’un Français ne saurait être parjure, que Bonaparte a abdiqué et que Louis XVIII est le souverain légitime. Arthur CHUQUET.
Valence, le 4 mars 1815.
Mon cher général, en suite de la nouvelle du débarquement de Napoléon Buonaparte au golfe Juan le 2 de ce mois, et de sa direction annoncée vers Die, Gap, Grenoble et Lyon, ne perdez pas un instant pour prendre toutes les mesures que les circonstances exigeront, et assurez-vous de la fidélité des troupes à notre souverain légitime Louis XVIII, en les rappelant à leurs serments. Dites-leur qu’un Français ne saurait être parjure et que Buonaparte a abdiqué. Je marche vers vous. Cette lettre me précédera de quelques heures.
(Arthur CHUQUET, « Lettres de 1815. Première série [seule série parue] », Librairie Ancienne, Honoré Champion, Editeur, 1911, p.46).