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« Une troupe conduite par l’Empereur lui-même… »

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Napoléon débarquement.Loverdo qui commande les Basses-Alpes [Alpes-Maritimes], est évidemment décidé, comme on verra dans le premier rapport du préfet Duval, à ne pas se commettre avec la « troupe » de Napoléon : il n’a qu’une poignée d’hommes et ces hommes ne sont pas sûrs; il pourrait faire sauter le pont de Sisteron, mais à quoi bon? Il laisse donc la « troupe » de Napoléon entrer à Digne et pousser sur Sisteron, et, dans la lettre qui suit, le soir du 4 mars, il prie le maire de Manosque de lui annoncer par des gendarmes les mouvements de « la troupe en question ».

Arthur CHUQUET

Oraison, le 4 mars 1815, à 8 heures du soir.

Monsieur le maire, une troupe que l’on porte à 1.500 ou 2.000 hommes, a débarqué au golfe de Jouan [Juan] le 1er, s’est portée le 2 à Séranon, le 3 à Barrême, et est arrivée aujourd’hui, à 1 heure après-midi, à Digne. Il paraît que cette troupe qui vient de l’île d’Elbe et qui paraît être conduite par l’Empereur Napoléon lui-même, se dirige sur Sisteron et de là vers les Hautes- Alpes [Alpes de Haute-Provence]. J’occupe Oraison et Valensole ; mais il est très important que je connaisse exactement les événements qui auront lieu à Sisteron. Je vous prie très instamment d’écrire au maire de Pevruis de vous annoncer exactement les mouvements que la troupe en question opérera sur Sisteron et dé se servir, pour vous faire parvenir ses lettres, des deux gendarmes de la brigade de Peyruis. Vous emploierez également les deux gendarmes de la brigade de Manosque pour me faire passer de vos nouvelles. Annoncez de ma part au sous-préfet d’Aix les détails que je viens de vous donner en l’engageant à les faire passer de suite à M. le maréchal, à Marseille. J’envoie les mêmes avis pour Valensole. Je resterai de ma personne à Oraison, jusqu’à ce que je sois entièrement instruit de la marche du corps de troupes en question sur Sisteron. Je compte sur votre obligeance et sur votre zèle pour le service.

(Arthur CHUQUET, « Lettres de 1815. Première série [seule série parue] », Librairie Ancienne, Honoré Champion, Editeur, 1911, pp.16-17).

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