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Paris, 5 et 6 mars 1815…

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Cette fois, c’est confirmé: non seulement Napoléon a quitté l’île d’Elbe mais il a débarqué sur les côtes de France et marche vers Paris ! Le comte Anglès n’est point encore revenu de sa surprise.

C.B.

5 et 6 mars 1815.- Dès l’instant où j’ai appris l’inconcevable débarquement de Bonaparte, j’ai mis en œuvre, Dans Paris, tous les moyens de surveillance. J’en emploierai de plus nombreux et de plus actifs encore, aussitôt que cet événement sera public, par la proclamation insérée demain au « Moniteur ». Je fais observer les démarches, les allées, les venues des généraux les plus mécontents et des plus importants personnages du dernier gouvernement [celui de l’Empereur]. J’ai, à cet effet, envoyé des agents hors de Paris, jusque dans leurs campagnes.

J’ai placé des commissaires de police sur les principales routes, principalement sur celles qui conduisent ver le Midi, pour examiner les papiers de tous ceux qui prennent la poste ou qui pourraient arriver à Paris, avec des missions pour le trouble et le désordre.

Des moyens extraordinaires de sûreté, pour le jour et la nuit, ont été combinés entre M. le général comte Dessoles, M. le gouverneur Maison et moi. Je m’occupe de l’envoi d’agents particuliers dans les départements du Midi, pour être promptement informé de tout ce qui s’y passera.

Ce n’est que vers midi qu’a commencé à se répandre dans Paris, parmi un très petit nombre, le bruit du débarquement. On ne voulait d’abord pas y croire, tant une pareille entreprise paraissait insensée.

Ce soir, beaucoup plus de personnes en parlaient, mais encore avec doute et incertitude. C’était la nouvelle des généraux et des hautes classes, elle n’était pas descendue dans le peuple et dans les casernes. Ce n’est, pour ainsi dire, que demain qu’elle retentira dans Paris et que cessera l’espèce d’incrédulité qu’on a commencé à y opposer. Le premier effet n’a pas été, à beaucoup près, aussi vif qu’on aurait pu le craindre. Tout est resté aussi parfaitement calme que de coutume ; le seul changement qu’on ait remarqué a été plus de curiosité et de conversations animées dans le jardin des Tuileries. La nuit a été aussi calme que les précédentes…

——

On connaît la suite des événements… Napoléon arrivera aux Tuileries, le 20 mars 1815, vers 21 heures, sans avoir tiré un seul coup de fusil depuis Golfe-Juan.

 

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