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Une missive bien fantaisiste…

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La lettre de Jacquemart est vraiment drôle et bien ardennaise. Il dit nettement qu’il veut combattre, non seulement pour servir l’Empereur, mais pour se venger d’un grand vicaire qui lui aurait volé de l’argent, et il compte que Napoléon, de retour, fera rendre gorge à ce « brigand» de Delvincourt. Ce qui semblera peut-être plus drôle encore, c’est que le ministre de la guerre -qui faisait flèche de tout bois- écrivit le 13 avril 1815 à Mézières, au lieutenant-général commandant la 2ème division militaire : « Général, le sieur Jacquemart, domicilié à Charleville, a adressé à l’Empereur une demande à l’effet d’obtenir son admission dans un régiment de cavalerie, offrant de se monter à ses frais. Je vous engage à faire appeler auprès de vous le sieur Jacquemart et à autoriser son incorporation dans un des régiments à proximité, si vous le jugez susceptible de servir. Vous aurez soin, dans l’un ou l’autre cas, de m’informer de ce que vous aurez fait à son égard. »

A.CHUQUET

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Charleville, le 29 mars 1815.

Enselme Jacquemart de Charleville, département des Ardennes, à Sa Majesté l’Empereur des Français, etc., etc.

Je désire me monter à mes frais, sacrifier ma fortune et ma vie pour servir mon auguste Empereur.

Voulez-vous bien accepter mes services ? Je désire combattre pour me venger du vol qui m’a été fait par Delvincourt, grand vicaire, qui m’a volé 20.000 francs il y a neuf mois, mais que votre justice me fera remettre des mains de ce brigand-là. Votre très dévoué et très fidèle sujet.

Enselme JACQUEMART.

(Arthur CHUQUET, « Lettres de 1815. Première série [seule série parue] »,Librairie Ancienne Honoré Champion, Editeur, 1911 pp.323-324).

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