Le capitaine Laplace, le fils de l’illustre savant (qui sera officier d’ordonnance de l’Empereur le 6 décembre 1812 et qui deviendra, sous le gouvernement de la Monarchie de Juillet, lieutenant-général et sous le Second Empire sénateur) a été chargé par Napoléon le 6 novembre 1812, de lui rendre compte des mouvements de Ney et de Davout. Il remarque, dans son rapport, que Ney fait sa retraite « dans le plus grand ordre », sans se laisser arrêter par l’ennemi, et disperse les Cosaques, lorsqu’ils deviennent trop nombreux, par quelques volées de canon. On sait, et Gourgaud nous l’a dit, que Ney ne cessait de « montrer à ses soldats combien ces troupes de Cosaques étaient peu redoutables ».
Arthur CHUQUET.
6 novembre 1812.
Je me suis rendu auprès du maréchal duc d’Elchingen qui commençait à se mettre en mouvement. On avait remarqué le matin quelques cavalerie régulière russe. Lorsque j’ai quitté le corps d’armée du maréchal sur les midi, à hauteur du château où avait couché l’Empereur avant la journée de Dorogobouje, son arrière-garde n’avait été suivie que par très peu de Cosaques, et la retraite se faisait dans le plus grand ordre. Dès qu’il se présentait une masse un peu considérable de Cosaques, M. le maréchal la dispersait en tirant quelques coups de canon. Il devait s’arrêter en arrière de l’Osma. En revenant j’ai vu M. le maréchal prince d’Eckmühl en avant de Dorogobouje, qui m’a dit ne pouvoir suivre les routes qui lui avaient été indiquées, à cause du mauvais état des ponts qui étaient impraticables pour l’artillerie, et même des routes. Il suivait la route de Smolensk.