« 6693. — Paris, 24 avril 1815.
I/ 3,150 hommes seront désignés, sans délai, par noire ministre de la guerre, sur les listes formées conformément à l’article 54 du décret du 8 de ce mois, dans tous les régiments d’infanterie de ligne et d’infanterie légère. Ces 3.150 hommes, destinés à compléter l’infanterie de la vieille garde, seront dirigés de suite sur Paris, et admis comme chasseurs et grenadiers dans les 2e et 3e régiments de notre vieille garde.
II/ Six cents hommes seront désignés par notre ministre de la guerre, sur les listes formées conformément à l’article 53, du décret du 8 de ce mois, pour être incorporés dans les régiments de chasseurs, chevau-légers et dragons de notre garde. Ces hommes seront appelés sur-le-champ à Paris.
III/ Cent hommes seront choisis dans les dépôts des Polonais pour être incorporés dans l’escadron polonais de notre garde. Ces hommes choisis parmi les meilleurs sujets réuniront les qualités prescrites par le décret du 8 de ce mois.
IV/ Indépendamment des sous-officiers et soldats de l’artillerie à pied, de l’artillerie à cheval et du train de notre vieille garde, qui, depuis le 1er avril 1814, ont été incorporés dans les régiments d’artillerie et du train d’artillerie de la ligne, et qui, d’après l’article 78 du décret du 8 de ce mois, doivent être rappelés à Versailles pour former l’artillerie et le train de notre garde, notre ministre de la guerre désignera de suite, sur les listes formées conformément aux articles 53, 54 et 55 du décret du 8 de ce mois, les hommes nécessaires pour porter au complet l’artillerie à cheval, l’artillerie à pied, et le train d’artillerie de notre garde.
V/ Notre ministre de la guerre fera fournir par les régiments du génie ce qui est nécessaire pour compléter, sans délai, les compagnies de sapeurs de notre garde. Ces hommes seront dirigés de suite sur Paris.
VI/ Notre ministre accordera au bataillon du train des équipages de la garde ceux des anciens sous-officiers, brigadiers, trompettes et maréchaux de ce bataillon, qui, ayant été incorporés, depuis la dissolution du bataillon, dans les bataillons de la ligne, manqueraient pour former son cadre.
VII/ Il sera pourvu, sans délai, à la remonte des chevaux d’escadron du train d’artillerie et des équipages de notre garde. Notre ministre de la guerre fera en conséquence fournir :
aux grenadiers à cheval, 95 chevaux
aux dragons, 94 chevaux
aux chasseurs, 100 chevaux
aux chevau-légers lanciers, 500 chevaux
à l’artillerie à cheval, 400 chevaux
au train d’artillerie, 1,802 chevaux
au train des équipages, 750 chevaux
Total : 4,041 chevaux
Si notre ministre n’a point de marchés pour la prompte fourniture de ces chevaux, il autorisera chacun des corps à passer des marchés particuliers, mettra à leur disposition les fonds nécessaires dont ,ils justifieront l’emploi, en se conformant pour les clauses des marchés, réceptions et comptabilité à tout ce que prescrivent les règlements et les instructions particulières du ministre.
VIII/ Il sera pourvu, sans délai, au complètement des selles et harnachements nécessaires ,à chaque corps. Si notre ministre n’a pas les approvisionnements nécessaires pour satisfaire de suite aux besoins des corps, il autorisera les Conseils d’administration à acheter et faire confectionner les objets manquant, il mettra à leur disposition les fonds nécessaires et ils justifieront de l’emploi de ces fonds à notre ministre de la guerre.
IX / Notre ministre fera fournir sur-le-champ à tous les corps de la vieille garde les étoffes et tout ce qui est nécessaire pour l’habillement des nouveaux admis et les remplacements. S’il n’a point de marchés pour ces fournitures, il mettra à la disposition des Conseils d’administration des corps les fonds accordés par le décret du 8 de ce mois pour l’habillement et les remplacements. Les corps justifieront au ministre l’emploi des fonds qu’ils auront reçus pour cet article.
X/ Notre ministre de la guerre fera remettre sans délai à l’artillerie de la garde tout son matériel d’artillerie. Ce matériel sera tiré des places et laissera disponible ce qui se trouve à Paris.
XI/ Notre ministre fera fournir du parc de Sampigny toutes les voitures nécessaires au bataillon du train des équipages de la garde. Ces voitures seront mises sans délai à la disposition de l’ordonnateur, qui à cet effet enverra un officier ou commissaire des guerres pour en prendre possession.
NAPOLEON. »
(Arthur CHUQUET, « Ordres et Apostilles de Napoléon (1799-1815). Tome quatrième », Librairie Ancienne Honoré Champion, Editeur, 1912, pp.554-557)