A Longwood, Las Cases et son fils recueillirent les propos de Napoléon.
Un grand quotidien français a récemment mis en cause la véracité de certains propos contenus dans ce fameux ouvrage.
Il y avait eu un précédent du même type. Les témoignages des généraux Gourgaud et Bertrand ont fait l’objet de controverses, à l’époque de leur publication respective. Concernant le récit du général Gourgaud, aucune des deux éditions publiées à ce jour (1899 et 1944) n’est intégrale. Pour Bertrand, qui avait rédigé son témoignage sous une forme de sténographie, Fleuriot de Langle, conservateur d’alors à la Bibliothèque Marmottan (Boulogne, 92) avait établi une règle de décryptage qui a été contestée par certains spécialistes. Fleuriot publia la première fois ce témoignage entre 1949 et 1959. Pour en revenir à Las Cases, Jean Tulard a déclaré il y a fort longtemps que son « Mémorial » était «une œuvre empreinte de chambellanisme », en d’autres termes un document rédigée à des fins plutôt hagiographiques…
Las Cases est expulsé de l’île Sainte-Hélène fin novembre 1816. Deux ans plus tard, paraît à Bruxelles une publication de son témoignage, sous une forme fragmentaire, avec comme finalité celle de connaître les conditions d’emprisonnement du Grand Homme. Ce volume ne comprend que 116 pages; il sera suivi par une autre édition, publiée à Paris, en 1819, tout aussi peu importante: 132 pages.
Une version beaucoup plus étendue verra le jour en 1823, en 8 volumes cette fois, ce qui implique très certainement que le fidèle (mais quelque peu opportuniste, voulant « surfer » sur le napoléonisme revenant à la mode et qui prendra son envol sous la Monarchie de Juillet) comte de Las Cases ait rajouté bien ultérieurement des faits…
L’Histoire réserve toujours des surprises !
C.B.