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Deux LETTRES du général JUNOT au maréchal BERTHIER…

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Le duc d’Abrantès qui est à Borisov, donne des nouvelles à l’ennemi et annonce qu’il rejoindra le 9ème corps (ou corps de Victor). Il ajoute qu’il ne peut rallier les cavaliers qui vont marauder pendant la nuit, et on remarquera ce qu’il dit, en passant, des « compagnies d’officiers », c’est-à-dire ce l’escadron sacré qu’il aurait voulu commander. Les officiers qui forment cet escadron sacré ont été suivis par des soldats, et il n’y a plus d’officiers supérieurs ; des régiments ont des lieutenants à leurs têtes.  

Quelle corvée, conclut Junot, que de mener ces gens-là ! 

Arthur CHUQUET. 

Borissov, 26 novembre 1812. 

Monseigneur, 

Nous voyons toujours devant nous sur la position qu’occupe l’ennemi de l’autre côté des ponts, plusieurs bataillons d’infanterie, de la cavalerie, et j’ai compté huit pièces de canon. Le pont est brûlé : mais rivière est gelée et assez étroite, et l’ennemi aurait bientôt fait un passage. Je le ferai bien surveiller cette nuit par des postes multipliés. Il ne nous a pas tiré un coup de fusil, mais il a remué ses troupes. 

Borisov, 26 novembre 1812, à 6 heures du soir. 

Monseigneur, 

C’est en ce moment que mon officier d’ordonnance m’arrive et me fit que votre altesse avait donné l’ordre que je suivisse le 9ème corps. Il a passé ici entre 3 et 4 heures, et personne ne m’a parlé d’aucun mouvement. Dans ce moment-ci tous nos chevaux sont au fourrage, et le soldat qui a été toute la journée sous les armes fait la soupe. J’ignore encore où est le 9ème corps. Je vais envoyer le reconnaître, et demain, à 3 heures de matin, je me mettrai en route et je l’aurai rejoint avant le jour.  Sa Majesté se plaint de voir de la cavalerie à pied en avant. Elle a bien raison ; mais il est impossible de rallier tous ces hommes qui, la nuit, quittent le camp et vont marauder. Il y en aussi beaucoup provenant des dépôts de Gorki, qui ne sont jamais présentés.  Chaque fois qu’on en rencontre, on les fait entrer dans leur régiment. Aussi nous évitent-ils autant qu’ils peuvent. Il y a, en outre cela, beaucoup de cavaliers suivant les officiers généraux, les officiers supérieurs, et autres des compagnies d’officiers. Il y a un grand vice qui empêche d’avoir de l’ordre dans cette masse ; on n’a laissé qu’un général par corps, point d’officiers supérieurs, et la plupart des régiments ont des lieutenants à leur tête. C’est vraiment, Monseigneur, une cruelle corvée que de mener ces gens-là.

Que serait-ce que les faire battre ?  Je prie votre Altesse Sérénissime de m’indiquer je dois marcher par rapport au 9ème corps, pour que je ne puisse jamais gêner. 

 

 

 

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