« Le 2 décembre [1805], ou 11 frimaire an XIV, à la pointe du jour, on battit la générale partout, la cavalerie monta à cheval ; chacun prit son rang et se disposa à combattre. L’ennemi avança dans le lointain, par division, en colonnes serrées et commença l’attaque ; le canon ronfle partout ; la lutte s’engage ; et ce jour fut donnée la fameuse bataille d’Austerlitz, où les empereurs de France, de Russie et d’Autriche commandaient en personne ; la bataille des Trois Empereurs ! Chacun fit son devoir. L’armée française s’est immortalisé là par son intrépidité en luttant contre deux armées coalisées, de force supérieures. L’affaire a été générale, et, en moins de quatre heures, l’armée ennemie fut coupée ou dispersée et noyée dans les lacs [on sait qu’il s’agit d’une légende]. Le succès de cette journée nous a valu quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canons, vingt généraux et plus de trente mille prisonniers [en fait 9 767 prisonniers russes et 1 686 prisonniers autrichiens, soit 11 453 hommes au total, selon Alain Pigeard].
Jamais on n’a combattu avec tant d’acharnements de part et d’autre. Nous avons bivaqué sur le champ de bataille. ».
(Georges Bangofsky, du 7ème hussards, « Mes campagnes (1797-1815) », Editions du Grenadier, 2012).