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« Je suis l’arrière-garde de la Grande-Armée… »

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NEY

A l’issue de la campagne de Russie, le général Mathieu Dumas, intendant de la Grande-Armée, fait une rencontre inattendue…

« Nous étions enfin hors de cette terre maudite, le territoire de Russie. Les Cosaques ne nous poursuivaient plus avec autant d’ardeur; à mesure que nous avancions sur le territoire prus sien, nous trouvions de meilleurs gîtes et des ressources. Le premier endroit où nous pûmes respirer, fut Wilkoviski , et ensuite Gumbinen, où je descendis dans la maison d’un médecin, que j’avais occupée à mon premier passage. On venait de nous y servir à déjeuner d’excellent café, lorsque je vis entrer un homme vêtu d’une redingote brune; il portait une longue barbe; son visage était noirci et semblait brûlé; ses yeux étaient rouges et brillants. « Enfin me voilà ! » dit-il; « Eh quoi ! Général Dumas, vous ne me reconnaissez pas ?» — « Non ; qui êtes-vous donc ? » — « Je suis l’arrière-garde de la Grande-Armée, le  maréchal Ney. J’ai tiré le dernier coup de fusil sur le pont de Kowno; j’ai jeté dans le Niémen la dernière de nos armes, et je suis venu jusqu’ici à travers les bois. » Je laisse à penser avec quel empressement respectueux nous accueillîmes le héros de la retraite de Russie. II prit son quartier dans cette maison, et nous partîmes pour nous rendre par Insterbourg et Welhau à Königsberg. »

(Lieutenant-général comte Mathieu DUMAS, « Souvenirs… », Tome III, Librairie de Charles Gosselin, 1839, pp.484-485)

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