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Lettre d’un vosgien en 1815…

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Dans l’est de la France le gouvernement impérial fut reconnu sans obstacle et les populations accueillirent avec joie la chute des Bourbons. Nous ne citerons que cette lettre qu’un habitant de Saint-Dié, G. Gley, le savant ecclésiastique, envoyait à Paris le 19 avril 1815. 

Arthur CHUQUET. 

Saint-Dié, le 19 avril 1815.

Note. L’Empereur peut compter sur les Vosges plus que sur aucun autre département de l’Empire.  Il n’y a pas eu un moment d’hésitation et tous les habitants montrent la plus ferme résolution de défendre courageusement leurs montagnes, si elles venaient à être attaquées.  Voici ce qui s’est passé ici depuis un mois et l’on a tenu la même conduite dans les autres arrondissements des Vosges.  A la première nouvelle que l’Empereur était arrivé à Paris, les militaires qui se trouvaient ici parcoururent les rues en portant le drapeau tricolore.  On remplaça le buste et le portrait de l’Empereur à la maison commune et le maire fit battre la caisse successivement dans les différentes rues, et y fit lire la feuille du Moniteur qui veniat d’arriver.  Il y a ici, comme dans tout le département, des hommes  que leurs principes attachaient à l’ancien Gouvernement. Ils parurent d’abord très peu contents de tout ce qui se passait.C’était moins par attachement pour la personne des Bourbons, que par crainte de voir revivre l’ancien système de conquête et d’envahissement. Ils se sont d’abord tranquillisés, par les déclarations pleines de modérations et de sagesse, qui en différentes occasions, sont sorties de la bouche de l’Empereur. La marche de ses conseils augmente la confiance.  Aujourd’hui les hommes de 20 jusqu’à 60 ans paraissent à la  commune afin de donner leurs noms pour la formation des cohortes nationales. Ce n’est plus cette hésitation que l’on remarquait lorsqu’on voulut prendre les mêmes mesures au mois de décembre 1813.  Alors plusieurs circonstances arrêtaient ceux qui étaient les mieux disposés.  Aujourd’hui les sentiments sont tout autres.  Quelles que soient les opinions, tout le monde s’entend pour dire que la cause de l’Empereur est devenue celle de la Patrie et qu’il faut tout oser pour se défendre, si elle est attaquée. 

G.GLEY. 

(Document extrait de l’ouvrage d’Arthur CHUQUET, « Lettres de 1815. Première Série [seule parue] », Paris, Librairie Ancienne, Honoré Champion, Editeur, 1911). 

 

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