« Le bruit s’est tout à coup répandu, aujourd’hui, que Bonaparte avait été assassiné à l’Ile d’Elbe; il aurait reçu 4 ou 5 coups de poignard dans le dos, mais ne serait pas mort. Il est possible que ce bruit, dont on n’indique pas la source, vienne des partisans mêmes de Bonaparte et que ce soit une ruse destinée à réveiller l’intérêt qu’ils voient se refroidir, chaque jour, pour leur idole. Ils ont cessé d’espérer obtenir quelque chose pour lui du Congrès de Vienne et la question, maintenant, se réduit tout au plus à savoir si on le laissera dans son île. .Ses fidèles n’osent le croire, tant ils sentent que l’intérêt de l’Europe commande d’en éloigner, à jamais, celui qui en a été si longtemps le fléau et auquel le repos sera si difficile après le bonheur qu’il trouvait à tout bouleverser et ruiner. »
(Georges Firmin-Didot, « Royauté ou Empire. La France en 1814. D’après les rapports inédits du comte Anglès », Maison Didot, Firmin-Didot et Cie, Editeurs, 1897. Extrait du bulletin en date du 13 décembre 1814, p.182)