Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) ; prince de Bénévent, personnage controversé ayant traversé bien des régimes, est nommé le 23 janvier 1814, par Napoléon, au Conseil de Régence. Après le départ de l’impératrice Marie-Louise et de la cour, le 27 mars 1814, de Paris, il jouera une nouvelle fois sa propre partition. Talleyrand parvient à rester dans la capitale, le 30 mars au soir, puis dirige les négociations avec les Alliés pour la capitulation de la ville. Son objectif prioritaire étant le retour des Bourbons afin de remplacer le régime impérial. Le lendemain, 31 mars, les troupes ennemies pénètrent dans Paris. Le prince de Bénévent met son hôtel particulier de la rue Saint-Florentin, près de la place de la Concorde, à la disposition des souverains alliés. Le tsar Alexandre y résidera. Le 1er avril le Sénat conservateur élit Talleyrand à la tête d’un gouvernement provisoire. Une nouvelle constitution est rapidement rédigée. Elle n’est toutefois pas acceptée par Louis XVIII qui lui préfère une Charte constitutionnelle. Au bout d’un mois d’existence, le gouvernement provisoire est dissous. Talleyrand est nommé ministre des Affaires étrangères. C’est en cette qualité qu’il signe le Traité de Paris le 30 mai 1814, avec les puissances alliées, entraînant pour la France un retour à ses frontières de 1792 (avec quelques petits aménagements compensatoires). Puis le prince de Bénévent représente la France au Congrès de Vienne, tout en étant plutôt favorable à l’Angleterre. En 1815, il est en exil en Belgique et rejoint tardivement Louis XVIII à Gand, avec lequel il entretient à présent des rapports difficiles. Talleyrand rentre en France après la chute de l’Empereur. Il est nommé en juillet 1815, président du Conseil des Ministres, puis Grand Chambellan de France en septembre de la même année.
C.B.