Ce Songis est Songis l’aîné, et non Songis le cadet, mort à la fin de 1810. L’aîné des Songis (Charles-Louis-Didier), camarade de Napoléon au régiment de Grenoble, devenu promptement général de division-dès le mois d’août 1794- prit sa retraite le 5 juin 1801 et devint conservateur des eaux et forêts ; il avait à Caen la quatrième « conservation » (Calvados, Orne et Manche). En fut-il reconnaissant ? Le 7 avril 1814, il écrit à Dupont la lettre qui suit.
Arthur CHUQUET.
« Caen, 7 avril 1814.
Le général de division Songis, chevalier de l’Empire, conservateur des eaux et forêts, à son Excellence le général Dupont, ministre de la guerre.
Mon cher général, la main qui vient de briser vos fers, a délivré la France du joug oppresseur qui pesait sur elle depuis trop longtemps. La tyrannie de Bonaparte est enfin arrivée à son terme. La justice et la paix vont s’asseoir sur le trône avec le descendant de Henry le Grand [Louis XVIII] et tous les canaux de la prospérité publique vont se rouvrir sous le règne du monarque qui nous est donné. J’applaudi de toute mon âme à un aussi heureux événement et je vous félicite en mon particulier, mon cher et respectable général, sur votre avènement au ministère de la guerre; en vous y appelant, le gouvernement provisoire a rempli le vœu de la nation et en particulier celui de vos frères d’armes. Agréez la nouvelle assurance du sincère et respectueux dévouement avec lequel je ne cesserais d’être, mon cher général, votre très humble et très obéissant serviteur.
SONGIS.
(Arthur CHUQUET, « L’Année 1814… », Fontemoing et Cie, 1914, p.363).