Le maréchal Brune fut assassiné par la populace royaliste à Avignon, le 2 août 1815. Il avait été l’un des braves de l’Empire et fut tué par des exaltés qui voyaient en lui par erreur, un des jacobins ayant participé en septembre 1792 au massacre de la princesse de Lamballe. L’un des participants de l’assassinat de Brune, un nommé Jacques Dupont, dit « Trestaillons », vint se réfugier à Saint-Etienne, chez des amis jacobins. Il y fut arrêté mais son jugement n’eut jamais lieu faute de témoins.
C’est étrangement aussi à Saint-Etienne que se serait réfugié, si l’on s’en tient à la version donnée en 1853 par un vieux stéphanois, l’aide de camp du malheureux maréchal. Après avoir assisté au massacre de son maitre, il s’enfuit précipitamment de la ville d’Avignon en emportant la cassette personnelle du maréchal, contenant plus de 100 000 francs en or, des billets, des bijoux et des pierreries non montées.
Arrivé à Saint-Etienne, l’aide de camp serait descendu à l’auberge du sieur Chomier, à Polignais. Il en serait sorti pendant la nuit pour aller cacher la cassette «à une petite demi-heure de la ville, dans une grande prairie en vallée descendant à Saint Etienne près d’un réservoir d’eau, à gauche de la route de Puy».
Par la suite, l’officier fut incarcéré à Lyon et c’est de cette prison qu’il écrivit à un habitant de Saint-Etienne pour lui demander de récupérer la cassette et solliciter de sa part quelque argent à valoir sur le trésor.
Le voiturier Durand, dit Paturaud, oncle du narrateur de 1853 et bénéficiaire de cette proposition, y donna largement suite. II remua toute la prairie après avoir obtenu confirmation, par l’aubergiste de Polignais, du passage du voyageur. Il n’y découvrit jamais la cassette dont l’existence supposée fut, par la suite, mentionnée dans tous les actes de vente de la parcelle.