La lettre suivante dans laquelle Savary recommande le docteur Renoult, n’a ni date ni adresse. Mais Savary l’écrivit certainement pendant les Cent Jours au duc d’Otrante, et elle appartint aux pièces de la procédure qui fut dirigée sous la seconde Restauration contre le duc de Rovigo. Malgré les dénégations de Savary et de son avocat Dupin, elle est authentique. Savary la déclare fausse parce qu’elle ne mentionne pas la guerre d’Egypte comme un des titres du docteur Renoult : « Si j’eusse écrit la lettre dont il s’agit, je n’eusse pas omis une circonstance semblable ». Or, la lettre porte bien le mot « guerre d’Egypte », et l’argument de Savary est nul. On eut donc raison de regarder cette lettre comme une preuve de sa culpabilité, comme une preuve qu’il entretenait, par le moyen du docteur Renoult, des intelligences avec l’île d’Elbe.
« J’avais nommé le docteur Renoult médecin des prisons d’Etat. Il a été renvoyé, et c’est lui qui, dans l’année qui vient de s’écouler, a été le colporteur et l’entremetteur entre l’île d’Elbe et nous. Il est connu au ministère et fera bien ce que l’on demandera de lui. Il a fait la guerre d’Italie, d’Egypte et de Pologne.
Le duc de ROVIGO. »
Arthur Chuquet, « Lettres de 1815. Première Série [seule parue] », Librairie Ancienne, Honoré Champion, Editeur, 1911, p.3.