En parcourant le « Recueil de Travaux et Documents » de l’Institut Napoléon pour l’année 1945 (pp.10-11), je tombe sur l’anecdote suivante concernant le château de Maisons (futur Maisons-Lafitte), qui fut la propriété du maréchal Lannes à compter de 1804. Vendu par son épouse au banquier Lafitte en 1818.
« Pour parvenir au château par le sud, il fallait prendre le bac pour traverser la Seine, ce qui évitait le détour par la presqu’île du Vésinet. Quand il venait sans la moindre suite, c’était l’entrée préférée de Napoléon. Un jour, dans son impatience d’aborder, il voulut sauter sur la rive, mais tomba dans le fleuve. Un jeune jardinier du château, Baruet, qui pêchait dans le voisinage, au lieu de ratisser ses allées, accourut et sauva cet homme qui se noyait, sans le reconnaître.
Le lendemain il recevait ce billet :
Je certifie que le 14 mai 1811, au péril de ses jours, le nommé Baruet, Antoine-Magloire, m’a retiré de la Seine où j’étais tombé accidentellement et où je me trouvais en danger de mort.
Maisons, ce 15 mai 1811.
NAPOLEON.
Grâce à une forte gratification, Baruet, construisit une maison qui existe encore, 10, rue du Mesnil.
Napoléon ne parla jamais de cet accident. […] Mais il avait compris l’incommodité du bac pour les riverains. Il décida la construction d’un pont de pierre et de la route de Bezons. »
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Cet accident ne figure ni dans l’Itinéraire de Napoléon au jour le jour, 1769-1821 », de MM. Tulard et Garros (Tallandier, 1992), ni dans ceux de Schuermans ou encore de Perrot.