« Les premières nouvelles furent favorables. Le 18 juin au matin, le canon annonça le succès du début de la campagne, et la foule se porta avec plus d’empressement que jamais près du prince Joseph [Joseph Bonaparte, que l’Empereur avait laissé à la tête d’un conseil de gouvernement]. Mais dès le 20 au soir, les bruits les plus sinistres commencèrent à circuler. Je cherchai vainement à obtenir des détails positifs sur ce qui s’était passé à l’armée […]. Le lendemain matin, il ne fut plus permis de douter de nos revers. Nous étions vaincus ; les champs de Waterloo avaient vu périr l’élite de la Patrie, et quoique je ne connusse pas encore l’étendue des malheurs qui m’étaient personnels [Miot de Mélito fait ici allusion à son fils, combattant dans les rangs de la Grande-Armée ; il sera blessé grièvement à Waterloo et décèdera plusieurs mois après, le 5 décembre 1815. Il n’avait pas vingt-ans…], tout ce que j’apprenais me remplissait d’effroi et des craintes les plus légitimes. »
(Miot de Mélito, « Mémoires », tome III, pp.406-407).