Lettre du général Mouton à sa femme.
Dresde, le 6 septembre 1813
Ma chère Cité [Félicité], depuis plusieurs jours je n’ai pas vu de tes lettres ; cela me parait pénible et le temps me semble long. Mais on assure que l’Empereur va rentrer à Dresde et alors j’en recevrai bon nombre réunies. Je travaille tout ce que je puis. Je suis chargé de réorganiser un corps assez délabré. Je me persuade, malgré la somme des difficultés, qu’avec un peu de temps il me sera possible d’arriver à mon but d’une manière convenable.
Je me porte bien. Je serai toujours de la plus brillante santé quand il s’agira de t’aimer et Louise aussi [sa fille]. Bonjour mon cher enfant.
LOBAU.
Je suis dans mon ménage, c’est le commissaire des guerres Lousteau qui nous fait vivre. Tu peux aisément te figurer que c’est une boutique neuve et encore assez mal montée.
(« Lettres d’un lion. Correspondance inédite du général Mouton, comte de Lobau (1812-1815). [Publiées et annotées par Emmanuel de Waresquiel], Nouveau Monde Éditions, 2005, pp.159-160).