«Napoléon arriva dans l’île d’Elbe avec la résolution d’y rester ou de n’en sortir que du consentement des puissances avec lesquelles il avait traité pour y venir. Ses paroles et ses actions étaient d’accord à cet égard. Mais dès que l’on crut être débarrassé de lui, l’on manqua aux promesses qu’on lui avait faites ; l’on insulta à son malheur, à sa famille, à ses amis. Cela commença à l’aigrir. Cependant il ne formait encore aucun projet pour rentrer en France. Je défie qui que ce puisse être, passionné ou non passionné, juste ou injuste, de pouvoir prouver que dans les six ou sept premiers mois de son séjour parmi les Elbois, l’Empereur ait fait la moindre chose qui ait pu faire croire qu’il formait le plan qu’il a ensuite si noblement exécuté. C’est à la fatale nouvelle de la question agitée au Congrès de Vienne pour faire aller Sa Majesté à Sainte-Hélène qu’il faut, non pas uniquement, mais particulièrement, attribuer l’illustre expédition qui nous avait reconduits dans notre belle et malheureuse patrie. »
(André Pons de l’Hérault, « Mémoire aux puissances alliées… », Alphonse Picard et Cie, 1899, p.106).