Dresde, 4 octobre 1813.
Vous trouverez ci-joint les rapports du général Chastel et du général [de] Reiset. Témoignez mon mécontentement au général Chastel se la conduite qu’il a tenue, et donnez-lui ordre de retourner sur-le-champ au bord du fleuve. J’avais droit d’attendre d’un général de division plus de zèle pour mon service ; Comment n’a-t-il pas envoyé sur-le-champ un officier à l’état-major général, et un au général Souham, pour faire connaître le passage de l’ennemi ? Comment a-t-il pu pousser la prudence jusqu’à se croire compromis, quand l’ennemi n’avait pas encore commencé son pont ? Je ne sais en vérité comment taxer une conduite aussi pusillanime et une telle négligence. Écrivez au duc de Raguse [maréchal Marmont] que, si en effet l’ennemi a jeté un pont à Mühlberg, il marche sur-le-champ à lui pour le culbuter. Donnez ordre au général [de] Reiset de retourner à son poste. Écrivez au général Souham que, si l’ennemi a effectivement jeté un pont à Mühlberg, il doit se porter sur lui avec les divisions Ricard et Delmas et son artillerie de réserve, pour le rejeter sur la rive droite et détruire son pont. Faites-lui connaître que cette opération est très pressante. Donnez également ordre au général Chastel de retourner à son poste.
(« Lettres inédites de Napoléon 1er (An VIII-1815). Publiés par Léon Lecestre » Plon, 1897, tome II, Pièce n°1090, p.290).