Sans insister ici sur une singulière histoire contée par Lejeune, nous voulons seulement préciser la date de la mort du général Baraguey d’Hilliers. Baraguey, suspendu de ses fonctions et renvoyé dans ses terres, pour avoir, comme disait Napoléon, « laissé prendre sous ses yeux la brigade du général Augereau », mourut de désespoir à Berlin le 6 janvier 1813. Sa disgrâce, écrit Gourgaud, eut sans doute une influence funeste sur sa santé déjà très délabrée. Les deux lettres qui suivent, l’une, d’Augereau à Berthier, l’autre, de Berthier à Napoléon, ne sont pas inutiles à connaître.
A.CHUQUET.
Augereau à Berthier.
Berlin, 7 janvier 1813.
Mon Prince, j’ai l’honneur d’informer Votre Altesse que M. le général Baraguey d’Hilliers est mort hier dans cette place [celle de Berlin]. Il a été inhumé aujourd’hui dans l’église catholique de cette ville et il a été observé pour son convoi les honneurs funèbres prescrits par le décret sur les préséances an XII.
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Berthier à Napoléon.
Posen, 16 janvier 1813.
Sire, j’ai l’honneur d’annoncer officiellement à Votre Majesté la mort du général Baraguey d’Hilliers, colonel général des dragons. L’intérêt du service m’engage à lui dire que le général de Latour-Maubourg me paraît mériter de remplacer le général Baraguey d’Hilliers comme colonel général des dragons. Cet officier général a été du meilleur exemple pendant tout le temps de la retraite ; il a toujours été à cheval à la tête de quelques cavaliers.