Dans tous les endroits, villes, villages où séjournait Napoléon, sa demeure, quelle qu’elle fût, hôtel ou chaumière, prenait aussitôt le nom de « Palais » et c’est ainsi qu’en 1815, à Rochefort, avant l’embarquement de l’Empereur, Gourgaud écrit qu’il couche au palais, c’est-à-dire à la Préfecture maritime. De même en 1812, durant la campagne de Russie, à l’aller et au retour. La maison que l’Empereur occupa pendant la retraite, fût-ce une masure, était le « palais », et les aides-de-camp, les officiers de l’état-major qui se rendaient dans la méchante cabane de paysans où habitait Napoléon, ne pouvaient s’empêcher de rire lorsqu’ils disaient : « Je vais au Palais ».
Arthur CHUQUET, («Lettres de 1812. 1ère série [Seule parue]», Champion, 1911, p.231.)