Accueil TEMOIGNAGES Les gardes d’honneur…

Les gardes d’honneur…

Commentaires fermés
0
477

Garde d'honneur du 2ème régiment.

« Dès son arrivée à Paris [à son retour de la campagne de Russie, le 18 décembre 1812], l’Empereur recommença ses préparatifs de guerre. Sous le nom de gardes d’honneur, il forma quatre régiments de cavalerie, composés de jeunes gens enlevés à leurs études, qui, presque tous, s’étaient fait remplacer. Ils durent s’habiller, s’équiper et se monter à leurs frais . Cet acte de despotisme excita une clameur générale et aliéna au gouvernement toute cette partie aisée et éclairée de la nation, dont l’opinion est si influente. On revint aussi à des hommes qui étaient libérés du service militaire et on en forma des régiments qui reçurent le nom de cohortes. Ici encore, on peut voir avec quelle facilité on fait un bon soldat d’un paysan français. Ces cohortes, quelques mois seulement après leur formation, étaient des corps admirables ; tous ces hommes, âgés de vingt-cinq à trente ans, avaient une excellente tenue, l’air martial, robuste, déterminé. L’histoire dira que dans les campagnes de Saxe en 1813, de France en 1814, ils tinrent ce qu’on attendait d’eux; et cependant tous, à leur grand désespoir, avaient été arrachés à leurs familles, à leurs vieux parents, dont ils étaient pour la plupart l’unique soutien. Je fus désigné pour faire partie du 3ème régiment des gardes d’honneur, qui se formait à Tours. Mais, ayant trois frères sous les drapeaux, je fus assez heureux pour échapper. Le bon professeur Pinel voulut bien me donner un certificat où il déclarait que j’étais utile à ses pauvres malades. »

(Docteur POUMIES DE LA SIBOUTIE (1789-1863), « Souvenirs d’un médecin de Paris… », Plon, 1910, pp.110-111)

Charger d'autres articles liés
Charger d'autres écrits par Christophe
Charger d'autres écrits dans TEMOIGNAGES
Les commentaires sont fermés.

Consulter aussi

Le capitaine de Maltzen. Lettres (2).

A sa mère. Au Monte-Torrero, 22 février 1809. Nous sommes enfin maîtres de Saragosse, chèr…