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Une journée de l’Empereur à Sainte-Hélène.

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Napoléon

Louis-Etienne Saint-Denis (le Mameluck Ali), occupait, à Sainte-Hélène, les fonctions de second valet de chambre de l’Empereur. Sa mémoire prodigieuse a retenu de nombreux détails.

Quand l’Empereur habitait les Briars, il se mettait en uniforme des chasseurs à cheval de la garde. Il avait porté ce costume à bord du Bellérophon et du Northumberland, et, bien entendu, le chapeau à cornes et la cocarde tricolore. Cette cocarde, plus tard, il la supprima. Peu après son installation à Longwood, il mit d’abord un habit de chasse à tir, et quand celui-ci, après avoir été retourné, fut devenu par trop mauvais, il le remplaça par un habit bourgeois, vert ou brun, je ne me rappelle pas bien lequel. Le dimanche, il en mettait un bleu, également bourgeois. Ces trois habits-ci étaient coupés sur le même patron. Constamment, lorsqu’il s’habillait, il portait le grand-cordon de la Légion d’honneur (ce cordon était sans croix et sous l’habit) et la plaque sur l’habit. En militaire comme en bourgeois, il mettait un gilet-veste de piqué ou de casimir blanc, petites poches figurées, culotte courte de Casimir à petit pont avec poches. Il ne portait jamais d’autres bas que des bas de soie, ayant une couronne au coin ; des boucles d’or sur ses souliers ; celles-ci étaient rondes et ornées de petites rosaces. Celles des jarretières de la culotte étaient également d’or à petits dessins et un peu plus longues que larges. Toujours il mettait une cravate de mousseline et un col de soie noire plissé, lequel était bouclé derrière par une boucle d’or carrée et étroite. En incognito, il mettait une redingote verte et un chapeau rond. La redingote grise n’était mise qu’avec l’uniforme. Lorsque l’Empereur fit travailler dans ses jardins, il avait une veste de chasse et un pantalon à pieds de nankin, un chapeau de paille à large bord, garni d’un petit ruban noir ; aux pieds des pantoufles rouges ou vertes. A la main, il avait ordinairement une petite queue de billard en bois de rose, qui lui servait en même temps de bâton et de toise. Dans sa chambre, il avait une redingote de piqué pour robe de chambre, un pantalon à pieds de futaine blanche ou de molleton, ses pantoufles aux pieds et un madras sur la tête. Excepté la circonstance des jardins, il était vêtu ainsi une partie de la journée ; il s’y trouvait à l’aise. S’il allait se promener dans ses jardins pendant la matinée, ce qui lui arrivait, à vrai dire, tous les jours, il n’avait pas d’autre vêtement. Dans les quatre premières années, il faisait sa toilette tous les jours, à moins qu’il ne se trouvât indisposé. C’était ordinairement vers les trois heures qu’il s’habillait. Il ne faisait sa barbe que tous les deux ou trois jours. Lorsqu’il était habillé, avant de sortir de sa chambre, il garnissait les poches de son habit d’un mouchoir, d’une tabatière, d’une petite lorgnette et d’une bonbonnière en écaille, dans laquelle il y avait du jus de réglisse, et quelquefois, s’il était enrhumé, de la pâte de jujube, mais jamais autre chose. Il ne mettait jamais de gants, si ce n’est quand il devait monter à cheval, et encore les mettait-il plutôt dans sa poche qu’à ses mains.

 

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