Sire,
C’est avec une crainte respectueuse mêlée d’une espérance constante que le souvenir de vos bontés a toujours entretenue dans mon coeur, que je suis venu à Paris supplier Votre Majesté de m’accorder un service actif dans ses armées. Daignez, Sire, jeter un regard de bienveillance sur moi; daignez accueillir la prière d’un coeur qui vous appartient absolument.
Je n’ose pas aspirer, Sire, au bonheur de vous exprimer mes sentiments de vive voix, mais que Votre Majesté verrait bien, si elle daignait m’accorder cette faveur insigne, que mon malheur m’a constamment accablé, surtout pour avoir pu lui déplaire. Elle serait convaincue que mon dévouement entier, mon attachement respectueux et inviolable me font aspirer à verser mon sang en combattant les ennemis, comme une marque certaine de ma profonde, juste et respectueuse reconnaissance.
J’ai l’honneur d’être, Sire, de Votre Majesté Impériale et Royale le très humble, très obéissant serviteur et très fidèle sujet.
Maréchal BRUNE.
Paris, 20 février 1813.
(Lettre publiée dans « Le Carnet Historique & Littéraire » en 1899).