Une nouvelle lettre d’Eugène de Beauharnais à Napoléon dans laquelle il annonce la disparition de sa mère, l’impératrice Joséphine. C’est en fait la comtesse Bertrand, en arrivant à l’île d’Elbe, qui sera la première à apprendre à l’Empereur la terrible nouvelle. Celui-ci aurait dit : « Ah, elle est bienheureuse maintenant. »
C.B.
Sire, Je remplis un devoir bien pénible pour mon cœur. J’ai l’honneur d’informer Votre Majesté qu’avant-hier, à midi, nous avons perdu la meilleure des amies, ma sœur et moi la plus tendre des mères. Une maladie maligne et putride a terminé sa vie en 4 jours. Elle est morte avec le courage, le calme et la résignation d’un ange. Tout ce qu’elle nous a dit de vous dans les derniers moments de sa vie, nous ont assez prouvé combien elle vous était sincèrement attachée. Lorsque j’eus l’honneur, il y a peu de jours, de vous écrire par l’occasion de Mme Bertrand, j’étais bien loin de prévoir le malheur qui me frappe aujourd’hui.
Je suis avec un profond respect,
Sire,
de Votre Majesté,
Le très affectionné fils.
Le Prince EUGENE
Saint-Leu, le 31 mai 1814.
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(Lettre se trouvant en annexe du livre intitulé : « Marie-Louise et Napoléon, 1813-1814. Lettres inédites… Réunies et commentées par C.F. Palmstierna », Librairie Stock, s.d. [1955], p.290)