«Moskou [Moscou] le 15 septembre 1812.
Je suis entré ce matin à Moscou à la suite de S.M. [Sa Majesté, l’empereur Napoléon] Les Russes avaient eu au combat du 7 [septembre 1812, la bataille deLa Moskowa] la mesure de ce dont nous étions capables, et ils ont deviné que l’armée française aurait fait le diable pour arriver ici. Aussi y est-elle entrée sans obstacle. Cette ville est immense ; elle a neuf lieues de tour. Elle est riche en palais, en bâtiments publics. L’armée se ravitaillera bien. Je suis en mon particulier bien aise d’être arrivé .J’étais un peu fatigué de coucher à la belle étoile. Adieu, je te quitte voulant profiter de l’estafette qui doit partir de bonne heure…
Guillaume [PEYRUSSE]
(Guillaume Peyrusse, « Lettres inédites du baron Guillaume Peyrusse à son frère André, pendant les campagnes de l’Empire. De 1809 à 1814… par Léon-G. Pélissier», Perrin et Cie, 1894, p.90). L’auteur de cette lettre occupait (depuis début mars 1812) lors de cette campagne, les fonctions de Payeur du Trésor dela Couronne.