Anne-Jean-Marie-René Savary est né en 1774 à Marcq (Ardennes). Ministre français de la Police de 1810 à 1814. Napoléon a dit de lui : « Si on le laissait faire, il mettrait à feu la France ». Savary, fils de militaire, s’engage en 1790 à 16 ans dans un régiment de cavalerie. Il passe par l’Armée de Rhin-et-Moselle (1793-1797), puis sert en Egypte (1799). Bonaparte le remarque à Marengo (14 juin 1800). Il en fait son aide-de-camp. Le Premier Consul lui confie le commandement de la légion de gendarmerie d’élite, sa garde personnelle. En 1804, il supervise le procès expéditif du duc d’Enghien dont il hâte l’exécution. Général de division en 1805, il est dépêché à Madrid en 1807 pour escorter Charles IV et l’Infante Ferdinand à Bayonne. Fait duc de Rovigo (1808), en récompense de ses services, Savary remplace Fouché au mini stère dela Police en 1810. Il conserve ce portefeuille jusqu’à la chute de l’Empire et fait preuve dans son administration d’un zèle jugé parfois excessif. En 1815, durant les Cent-Jours, il se rallie à Napoléon et devient inspecteur général de la gendarmerie. Après Waterloo, il abandonne l’Empereur qu’il a suivi jusqu’à sa reddition aux Anglais, alors que le Bellérophon appareille pour Sainte-Hélène. Arrêté par les Anglais, il est incarcéré à Malte, d’où il s’évade (1815-1816). En 1819, malgré la condamnation à mort par contumace dont il est l’objet (1816), il rentre en France et obtient son acquittement, mais Louis XVIII refuse ses offres de services. Il reprend de l’activité sous la Monarchie de Juillet. En 1831, Louis-Philippe lui confie le commandement de l’Armée d’Algérie.
Revenu en France pour raison de santé, il meurt en 1833.
Le duc de Rovigo a laissé des mémoires intéressants qui mériteraient une édition critique moderne.
Louis de TURENNE