On voit qu’à l’île d’Elbe, l’Empereur restait attentif au fonctionnement financer de son petit royaume. Rappelons au passage que Louis XVIII refusa de verser à Napoléon les 2 millions de francs de rente annuelle que prévoyait un des articles du Traité de Fontainebleau.
A ce propos lire : http://lestafette.unblog.fr/2014/06/20/et-louis-xviii-ne-respecta-pas-une-condition-importante-du-traite-de-fontainebleau/
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(13 octobre 1814.)
Dépenses extraordinaires de septembre.
« J’ai reçu votre rapport sur les dépenses extraordinaires du mois de septembre.
JARDINS. Grondez le jardinier de ce qu’il a employé trois jardiniers pendant le mois, pour un jardin grand comme la main, cl onze grenadiers pour charger quelques voitures de terre. Quant au mois d’octobre, je n’approuve pas la dépense qu’il propose pour le gazon : je préfère qu’il en sème. Il fera un marché avec deux grenadiers pour charger la terre à tant le mètre cube, et on emploiera le nombre des fourgons nécessaires pour que ces grenadiers soient constamment employés. Je ne pense pas que cette, dépense puisse aller au dessus de quatre vingt francs. Le commandant du génie fera un marché avec quelques grenadiers pour l’excavation des jardins. Je l’évalue à quatre cents francs. C’est donc 480 francs que j’accorde pour dépenses extraordinaires du jardin pendant le mois d’octobre.
ECURIES. Je ne puis donner plus de six cents francs par mois : on ne peut suivre pour ce pays le système qu’on suivait à Paris. L’adjoint du palais et Chauvin s’arrangeront comme ils l’entendront. Ils pourront faire faire le ferrage sur mémoire, et il ne dépassera certainement pas deux cents francs par mois. Ils pourront faire faire de même toutes les autres dépenses, mais de manière à ne pas dépasser les six cents francs. Je ne puis donner plus de cent cinquante francs de la selle de femme [Cette selle de femme était destinée à Marie-Louise. Elle était pareille à celle que l'Impératrice employait à Saint-Cloud pour monter le cheval « Le Fauteuil ». Note L.-G. Pélissier]
GARDE-MEUBLE. Il y a beaucoup de confusion dans les dépenses du garde-meuble. Pour les dépenses ordinaires, elles peuvent se composer d’un garde que je ne vois pas porté, de deux ou trois femmes qui seraient employées continuellement, et d’un valet de chambre tapissier.
Je désirerais que ce pût être celui qui est venu avec Madame [Mère], s’il est possible. Il faudrait que Conti, qui fournit des meubles, cesse (sic) d’être employé au garde-meuble. Faites faire un état à part, pour tout ce qui est relatif au transport des effets de la princesse Pauline. Je ne veux pas accorder les 280 francs que demande le garde-meuble pour achat de divers petits objets. Je n’accorde que quarante francs. Faites faire l’état des dépenses ordinaires du garde-meuble pour octobre, ainsi quo celui des dépenses extraordinaires. Comme on meuble Saint-Martin et l’appartement de la princesse, l’extraordinaire du mois d’octobre devra être plus considérable ce mois que les autres : j’accorde provisoirement huit cents francs. Faites un tarif de ce qu’on devra donner de transport, de la marine de Longone à la citadelle de Marciana et à la Madone, et de la marine au palais de Portoferraio. Ce tarif sera la règle du garde-meuble, mais défendez expressément qu’on fasse faire par des portefaix aucun transport qui pourrait être fait par une voiture. »
(« Le Registre de l’île d’Elbe. Lettres et ordres inédits de Napoléon 1er. Publiés par Léon-G. Pélissier », A. Fontemoing, Éditeur, 1897, pp.159-162)