Cette dernière a été rédigée par Philippe Granal, chirurgien aide-major au 53ème régiment d’infanterie de ligne. Elle est adressée à son épouse, demeurant à Montagnac (Hérault).
Krasnowi, le 7 novembre 1812.
Ma chère femme, Moscou exista ; Viasma, Dorogobouje, Smolensk, existaient aussi, mais il ne reste de ces villes que les cendres. L’armée russe a eu la fausse politique d’emmener avec elle les administrations et de donner l’exemple de l’incendie ; nous avons achevé. Elle avait sans doute le but de nous réduire à la haine ; mais Dieu est ici comme tout ailleurs. Jamais campagne n’a offert tant d’horreur ; l’armée se retire de Moscou pour former une ligne, dit-on, à Smolensk. La campagne prochaine (s’ils ne se mettent à la raison) nous irons brûler ou leur faire brûler (s’ils osent) Saint-Pétersbourg. Adieu, embrasse nos enfants.
GRANAL.