« Nous avons mouillé hier à Porto Ferrayo [Portoferraio] et aujour’huy [aujourd’hui] nous sommes venus à terre. L’isle [île] est plus jolie que nous le pensions. Suivant le capitaine Campbell et le colonel Vincent [Charles Vincent (1753-1831), officier français résidant sur l’île et directeur des fortifications] qui a demeuré 16 ans à Saint-Domingue, elle ressemble beaucoup aux colonies. Les habitations ne sont pas brillantes, aucune maison ne vaille celle de mon père à Châteauroux. Mais cependant elles sont passables. Il y en a de plus grandes ; les petites maisons de campagne sont nombreuses et assez jolies mais petites… Le climat n’est pas aussi chaud qu’on me l’avait dit et n’approche pas celui des colonies selon le colonel Vincent. Il y a de jolies vallées, des arbres, des futayes [futaies] et de l’eau. Nous irons voir F. [lieu non identifié], Gênes et Livourne, Rome et Florence. Nous avons fait un très bon voyage, pas de tempêtes, tous les officiers anglais de la frégate étaient d’un commerce agréable, de bonnes manières douces et de bonne éducation… »
(Lettre du général Bertrand à sa femme, datée de « Porto-Ferraïo [Portoferraio], ce 4 avril [erreur, lire « mai »] 1814 » (Collection particulière).