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Napoléon a-t-il voulu mettre fin à ses jours au lendemain de Waterloo ?

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08-500530Dans un article paru dans  « La Gazette Drouot » du vendredi 12 juillet 2024, à propos des enchères-record portées sur une somptueuse paire de pistolets offerte par l’Empereur au fidèle général de Caulaincourt, on peut lire ceci :  « Dimanche 6 juillet, pas moins de 1,69 M€ étaient requis pour ces pistolets conservés dans la descendance du général de Caulaincourt : un témoignage éminemment symbolique, Napoléon ayant pensé les utiliser pour s’ôter la vie au lendemain de la chute de l’Empire. »

Il s’agit là d’une assertion sans fondement. D’ailleurs aucune source n’est citée par l’auteur anonyme de cet article.

Mais qu’en est-il vraiment ? Voici ce que j’écris dans la préface de mon édition du témoignage de Charles-Louis Cadet de Gassicourt, paru en février dernier aux Editions Müller : «  Après la défaite de Waterloo, l’Empereur arrive à Paris,  le 21 juin 1815 au matin. Le coup est terrible pour lui. Napoléon apparaît aux yeux de ses proches comme étant abattu, déprimé. Écoutons, le général Thiébault qui évoque son ami Charles-Louis [Cadet de Gassicourt] : « Or, dans la nuit du 21 au 22 juin, un nouvel ordre l’appelle en toute hâte à l’Élysée, il  accourt; Napoléon venait d’avaler le poison mais, de nouvelles pensées ayant changé sa détermination, Napoléon demandait d’en empêcher l’action. Quoique terrifié, les cheveux lui dressant, une sueur froide l’ayant saisi, Gassicourt n’en fit pas moins tout ce qui restait au pouvoir des hommes; des vomissements aussitôt provoqués, obtenus et alimentés au moyen d’abondantes boissons, lui firent espérer que l’assimilation du poison avait pu être prévenue. Pourtant, en me racontant ces faits trois ans après que Napoléon était à Sainte-Hélène, il ne pouvait encore se défendre de la terreur que cet empoisonnement n’eût des suites lorsqu’on parla des souffrances de Napoléon, il frémit à l’idée qu’elles n’en fussent le résultat, et, lorsque Napoléon fut mort et que l’on sut que cette mort provenait d’une lésion à l’estomac, il me répéta dix fois pour une, ceci:

« Quelques parcelles du poison n’ont pu être extraites; dès lors, ou plus tôt ou plus tard, la mort était infaillible. Et voilà la cause de cette fin si douloureuse et si prématurée, et la dernière preuve possible des tortures atroces auxquelles la Chambre des Cent-Jours mit le comble, comme si elle avait eu pour mission d’assassiner et Napoléon et la France. »

Concernant cette tentative supposée, seul le général Thiébault  y fait allusion. Louis Marchand, premier valet de chambre de l’Empereur ne mentionne pas ce fait dans ses « Mémoires » pourtant assez précis.

Je doute vraiment de la réalité de ce funeste projet en 1815 et si tel avait le cas, ce serait le poison qu’aurait choisi Napoléon pour mettre fin à ses jours et non une arme à feu ! Cela est  certes plus impressionnant pour l’imaginaire collectif, qu’un bien discret sachet de poison, mais cela relève de la fiction !

D’ailleurs en 1814, dans la nuit du 12 au 13 avril, après la première abdication, c’est bien le poison, un poison éventé peut-être, qu’utilisa l’Empereur, à regret !

Christophe BOURACHOT

 

 

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