Extrait d’une dépêche du colonel Campbell et adressée à Lord Castlereagh.
Lord Castlereagh était le secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique. Dans cette dépêche on peut y voir un Campbell lucide, soulignant l’éventualité du paiement de la rente que devait verser Louis XVIII à Napoléon, selon les clauses du Traité de Fontainebleau. Mais les Bourbons ne respecteront pas leurs engagements. «Qu’il me soit permis de répéter mon opinion, que si les moyens de subsistance que Napoléon avait le droit d’attendre du Traité de Fontainebleau lui sont accordés, il restera ici parfaitement tranquille, à moins qu’il ne se présente quelque circonstance en Italie ou en France. Il ne dissimule pas son opinion à l’égard de ce dernier pays, soit sur ses dispositions actuelles, soit sur ce qu’il peut attendre de l’avenir.
J’exerce une stricte surveillance sur tous les bâtiments appartenant à cette île [l’île d’Elbe], dont j’ai l’honneur de transmettre la liste à Votre Seigneurie, la même que j’ai transmise à l’amiral Penrose, commandant la flotte de l’île d’Elbe ». Dépêche du 6 décembre 1814 [1].
[1] L’extrait de cette dépêche est reproduite dans l’ouvrage d’Amédée Pichot, « Napoléon à l’île d’Elbe. Chronique des événements de 1814 et de 1815. D’après le Journal du Colonel Sir Neil Campbell, le Journal d’un détenu et autres documents inédits peu connus pour servir à l’histoire du Premier Empire et de la Restauration. Recueilli par Amédée Pichot », E. Dentu, Éditeur-Revue Britannique, 1873, pp. 318-320.