Un extrait du témoignage du si observateur Poumiès de la Siboutie. Il se situe durant la seconde Restauration.
« En général, les Anglais, à quelque rang qu’ils appartinssent, se montraient ce qu’ils sont toujours et partout : rogues et hautains. Wellington leur donnait en cela l’exemple. Il ne parlait de la France, de notre armée, de Napoléon, qu’avec mépris. Cependant, comme il faut être juste avec tout le monde, même avec ses ennemis, on ne peut s’empêcher de reconnaître en lui de grandes qualités militaires. Pendant la guerre d’Espagne, nos officiers étaient les premiers à reconnaître sa grande habileté. Il n’acceptait le combat que lorsque toutes les chances étaient pour lui; lorsqu’elles lui paraissaient contraires, il ne craignait pas de se retirer devant l’ennemi. Avant tout, avare du sang de ses soldats, il ne les exposait jamais inutilement, bien différent en cela de mauvais généraux qui attaquent toujours. Dans sa retraite de Miranda, il ne laissa sur la route qu’une charrette dont l’essieu était cassé. Ses soldats étaient toujours parfaitement nourris, habillés, entretenus de tout, tandis que ses adversaires n’avaient pas même le strict nécessaire. Est-ce une raison pour comparer Wellington à Napoléon, pour le mettre au-dessus comme le font les Anglais ? Il ne lui va pas à la cheville. »
(Dr POUMIES DE LA SIBOUTIE, « Souvenirs d’un médecin de Paris … », Plon , 1910, p.171)