Le fameux général Moreau (né en 1763) qui passa au service du Tsar… Frappé très grièvement par un boulet lors de la bataille de Dresde, il décède des blessures le 2 septembre 1813. « Tué sous les yeux et pour la cause de l’empereur de Russie et du roi de Prusse, Moreau aura à jamais dans l’Histoire le triste privilège d’une immortalité particulière.», écrit Norvins dans son « Portefeuille de 1813… ».
« C’est ce même jour [27 août 1813] que le général Moreau, portant les armes contre la France, eut les deux jambes emportées par un coup de canon tiré de Dresde par une batterie de l’artillerie de la Garde : justice de la Providence fut faite. » (Général Rigau, « Souvenirs sur les guerres de l’Empire ») « Il [l’Empereur] surveille en personne le feu, et pour en activer encore la violence il fait avancer l’artillerie de la Garde. Une de ces batteries tire sur un groupe de généraux et d’officiers supérieurs qu’on aperçoit par intervalles, sur la hauteur, et un de ses boulets coupe les jambes du général Moreau, qui se trouve parmi eux. Triste fin pour un officier français, si glorieux, et, après avoir rendu de grands services à son pays, s’est laissé entraîner, par une jalousie et une haie personnelles, jusqu’à porter les armes contre lui et contre ses anciens frères d’armes, qui lui avaient pourtant conservé une vive sympathie… Lorsque, quelques jours après, on connut à l’armée la mort de Moreau, elle y causa plus de satisfaction que de regrets, malgré les bons souvenirs qu’il y avait laissés. On ne lui pardonnait pas de s’être joint à nos ennemis et de les avoir aidés de ses conseils. Si Moreau n’eût été tué à Dresde, il aurait continué à se battre contre nous ; il serait rentré dans Paris à la droite d’Alexandre, serait devenu un des hauts dignitaires des Bourbons, et son nom serait flétri comme celui du traître Marmont. Sa mort lui a fait pardonner sa conduite, et aujourd’hui on ne semble plu se souvenir que de services rendus. » (Colonel Noël, « Souvenirs… » ).
Griois, alors major de l’artillerie à pied de la Vieille Garde, indique que c’est un boulet tiré de sa réserve qui tua Moreau.