Moscou, 7 octobre 1812.
Il y a aujourd’hui un mois que l’Empereur a gagné la plus belle et la plus terrible bataille qui se soit encore livrée depuis la Révolution [Rapp fait allusion à celle de La Moskowa, le 7 septembre 1812]. Le général Compans ayant été blessé, Sa Majesté l’avait donné le commandement de cette belle division mais j’ai reçu à mon tour quatre coups dans une heure et demie de temps. Le premier, un coup de pistolet dans la cuisse ; le troisième, un boulet de canon au bras gauche, et le quatrième, un biscaïen dans la hanche gauche. Celui-là m’a renversé de dessus mon cheval et m’a obligé de quitter la partie. Heureusement qu’aucune de ces blessures n’avait rien cassé, et je suis presque rétabli. Tout le monde prétend que je ne serais plus tué à la guerre.
(Arthur Chuquet, « Avec la Grande Armée en Russie. 1812. Préface de Christophe Bourachot », A la Librairie des Deux Empires, 2004, pp.252-253).