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Le témoignage de Napoléon sur les Cent-Jours et l’intérêt dynastique.

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Napoléon à cheval« Ainsi que l’a démontré Philippe Gonnard dans  « Les origines de la légende napoléonienne », le témoignage de Napoléon à Sainte-Hélène est fréquemment déterminé par les préoccupations que lui inspirait l’avenir de son fils et de sa dynastie. Ceci est particulièrement exact pour les Cent-Jours. Soucieux «le préparer de fructueux ralliements aux héritiers de son nom, Napoléon insiste complaisamment sur de prétendus rapports bienveillants que, durant les Cent-Jours, il aurait entretenus avec plusieurs personnalités très royalistes telles que Barentin, Barthélémy, Chateaubriand, Dambray, Gouvion Saint-Cyr. Ainsi Chateaubriand, lors du 20 mars, aurait demandé à vivre à Paris, et l’Empereur aurait aussitôt formulé un avis d’autorisation.

Il entrait dans les vues paternelles de Napoléon de laisser croire que le fougueux pamphlétaire de 1811 eût paru quelque temps, en 1815, préférer le séjour de Paris à celui de Gand. On sait d’ailleurs que Napoléon recommanda Chateaubriand à son fils. Dans le même but dynastique, pour attirer à la cause de son fils les libéraux de tout genre, Napoléon répéta à Sainte-Hélène qu’il était devenu sincèrement libéral pendant les Cent-Jours. A cet égard il confiait à Las Cases : « J’aurais été franchement le monarque de la constitution et île la paix, comme j’avais été celui de la dictature et des grandes entreprises ». A l’en croire, Mme de Staël elle-même avait exprimé pour le retour de l’île d’Elbe la plus enthousiaste admiration, et n’avait pas hésité à « insinuer » qu’elle servirait l’Empereur si celui-ci lui restituait les deux millions prêtés par Necker à la France. Par là, Napoléon donnait Mme de Staël en exemple aux libéraux, tout en imaginant adroitement, par des révélations plus ou moins fondées, d’altérer la réputation et l’influence de M »" de Staël au cas assez vraisemblable où elle demeurerait son ennemie. »

(Emile LE GALLO, « Les Cent-Jours. Essai sur l’histoire intérieure de la France  depuis le retour de l’île d’Elbe jusqu’à la nouvelle de Waterloo », Librairie Félix Alcan, 1923, p.492)

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