Le comte Mollien, Ministre du Trésor public, écrira dans ses « Mémoires » : « On a reproché à Napoléon d’avoir accepté cette bataille. Sans doute comme chef de gouvernement, il peut paraître reprochable d’avoir livré à un tel hasard, et avec tant de chances contraires, la vie de tant de braves et le destinée de la nation qui les lui avait confiés ; mais il fallait ou combattre ou reculer, et ce n’était plus pour prendre ce dernier parti que cette brave armée avait été recomposée à si grands frais, et, sans l’absoudre entièrement, il est permis de ne voir en lui que le capitaine, en considérant qu’avec une armée formée en partie de nouvelles levées, il a lutté, dans cette sanglante journée, contre une armée presque triple du nombre, composée de vieilles troupes commandées par de très habiles généraux, animée par la présence de l’empereur de Russie, pourvue de tous les genres de munitions, et contre une artillerie plus forte de quatre cents pièces de canon que la sienne. »