C’est le 14 avril 1816 que le général Hudson Lowe, né la même année que celle de Napoléon débarque à Sainte-Hélène. Auparavant, cet officier avait déjà une longue carrière militaire derrière lui. Il avait servi aux Indes, à Gibraltar, dans tout le bassin méditerranéen, en Egypte, à Naples, en Sicile et à l’île de Capri, en 1808, avec son régiment des Royal Corsicans Rangers (il affrontera notamment le général Lamarque). C’est là que Lowe connut un personnage qu’il retrouvera, plus tard, à Sainte-Hélène, par le plus grand des hasards : Franceschi Cipriani ! Mais avant de devenir le geôlier de Napoléon, Hudson Lowe participe à la campagne de Saxe, en 1813 puis est attaché à l’état-major du prussien Blücher jusqu’en 1814. Hudson Lowe ne participe pas à la campagne de Belgique, étant en poste à Gênes. C’est le 1er août 1815, alors qu’il se trouve à Marseille, qu’Hudson Lowe apprend qu’il est nommé gouverneur de Sainte-Hélène. Choisi pour sa grande capacité de travail, sa rigueur, sa maîtrise du français (et de l’italien), il ne s’embarque que le 29 janvier 1816. Bien que son rôle soir le plus délicat de tous, Lowe va faire preuve d’un zèle insupportable doublé de son tempérament paranoïaque et colérique. Inutile de souligner que ses rapports avec Napoléon vont être conflictuels, émaillés d’incidents. D’ailleurs, le gouverneur ne rencontrera qu’à six reprises l’Empereur. Hormis sa fonction militaire, Hudson Lowe est aussi gouverneur à titre civil. A son actif, on lui doit l’abolition de l’esclavage sur l’île, et une lutte sans merci contre la corruption de certains agents de la Compagnie des Indes. Il fait construire des routes, des entrepôts, et également rénover l’école et l’hôpital de Jamestown. Au fait de certains projets non-aboutis de faire enlever l’Empereur de sa prison de Sainte-Hélène, Hudson déploie une énergie incroyable afin de de construire des fortifications, de multiplier les postes de gardes. Bonaparte, le général Bonaparte ou bien encore Napoléon Bonaparte[1], comme il l’appelle avec mépris et condescendance ne doit pas s’échapper ! En aucun cas ! Après la mort de Napoléon, Lowe quitte l’île le 25 juillet 1821. Arrivé en Angleterre, il ne peut que constater avec surprise que l’opinion publique anglaise lui est hostile. Sans parler du pouvoir politique qui ne se précipite pas pour l’accueillir… Il convient de souligner que dès son retour en Angleterre, le docteur O’Meara avait alarmé les autorités du traitement que Lowe prodiguait au Prisonnier de Sainte-Hélène. Un procès l’oppose même à O’Meara en 1822, après la publication de son témoignage. A Londres, agressé physiquement par le fis de Las Cases (lire plus bas), Lowe est laissé sans affectation jusqu’en 1825 ; année au cours de laquelle il est nommé commandant des troupes à l’île de Ceylan. Hudson Lowe s’éteint en 1844.
C.B.
[1] Hudson Lowe refusera toujours de donner le titre d’empereur à Napoléon. On est loin de la courtoisie habituelle du gentleman anglais !