Nommé par Junot, le 22 décembre 1807, inspecteur général des troupes portugaises stationnées dans les provinces de Tras los Montes, de Beira et d’Estramadure, puis, le 15 février 1808, inspecteur général de l’armée portugaise dans tout le royaume, commandant en chef la Légion portugaise, employé en 1810 à l’armée du Portugal, le marquis d’Alorna avait instamment demandé à faire la guerre dans le Nord. Il voulait, disait-il, — dans une lettre du 27 janvier 1812 — verser son sang pour l’Empereur, car l’Empereur étant le plus grand homme du monde, lui, marquis d’Alorna, voulait obtenir de l’Empereur au moins un regard d’approbation et la revanche des insultes que les Anglais avaient tâché de lui faire; il désirait, ajoutait-il, «prouver et à lui-même et à ses amis qu’il n’y avait pas encore de décrépitude ni dans son cœur ni dans sa tête.» Il fut nommé, le 21 mars 1812, général de division au service de France et, le jour même, Berthier lui ordonnait de se rendre à Mayence pour se mettre, le 10 avril, à la tête du 2ème escadron du régiment des chasseurs portugais qu’il conduirait, pour le 7 mai, à Francfort-sur-l’Oder. Durant la campagne, il commanda à Mohilew. Mais le 16 novembre, Berthier lui ordonnait de venir à Orcha arrêter les isolés; puis, le 18, de ramasser à Orcha autant de vivres et de munitions que possible; puis, le 20, d’évacuer Mohilew et de partir le 21, à 6 heures du matin, pour se diriger par le plus court chemin sur Borisov après s’être approvisionné de vivres pour vingt jours. Le marquis d’Alorna ne resta pas sur le sol russe; mais les misères de la retraite l’avaient épuisé. Et il mourut le 2 janvier 1813 à Königsberg.
A. CHUQUET
(« 1812. La guerre de Russie. Notes et Documents. Troisième série », Fontemoing et Cie, Editeurs, 1912, pp.327-328).